Des groupes Africains d’anthologie à découvrir

Une musique spécifique accompagne chaque évènement qui se déroule en Afrique. Les rythmes entraînants et surtout uniques ont conquis le monde entier directement ou indirectement à travers les musiques inspirées par les rythmes africains ou leurs descendants. Aujourd’hui, les sonorités africaines se font entendre dans le monde entier. Certains chanteurs et groupes ont plus marqué les esprits que les autres.

King Sunny Adé

Ce grand chanteur est celui qui a rendu le juju populaire. Cette musique provient du peuple yoruba qui vit au Nigeria, au Bénin et au Togo. L’auteur-compositeur King Sunny Adé crée son groupe Green Spots Band aux alentours des années 1966. Sunday Adeniyi, de son vrai nom, prend son nom de scène au cours de la même période. Les membres optent pour une musique engagée qui défend des concepts bien définis.

Le 1er succès de Green Spots Band concerne la coupe du Nigeria de football de 1967. En 1971, le groupe change de nom pour African Beats et se tourne vers un autre genre musical. Les musiciens gagnent en notoriété, surtout King Sunny Adé. Les médias nigérians l’appellent le « King of juju music » en 1971. Le triomphe international arrive en 1982 grâce à Island Records qui a repéré le King. Son talent est reconnu jusqu’à Hollywwod. En effet, Sunny Adé enregistre des bandes originales pour des films comme « Breathless » par exemple.

Fela Kuti

Ce grand homme du monde de la musique vient également du Nigeria. Ce chanteur et saxophoniste se lance dans la musique pour parler de l’ambiance qui régnait dans le pays après la guerre du Biafra. Le 1er groupe de Fela Kuti voit le jour à Londres en 1958, où il est censé poursuivre ses études. Il s’inscrit à la Trinity College of Music et fonde le Koola Lobitos. Le groupe mélange le jazz avec un soupçon de highlife pour créer un son inédit.

Le roi Fela, comme on l’appellera souvent, rentre au Nigeria après avoir obtenu son diplôme et discute avec une militante des Black Panther en 1969. La philosophie de ces extrémistes l’inspire tellement qu’il change le nom de son groupe pour Africa 70. Sa musique est de plus en plus engagée et rencontre un réel succès. Ses idées lui valent des séjours fréquents en prison où il subit des tortures sans pour autant abandonner ses idéaux. Au-delà de son implication politique, Fela Kuti a vulgarisé un son nouveau et plaisant qui est l’Afrobeat.

Toure Kounda

Ce groupe est composé de 2 frères animés de la même passion pour la musique. Issus d’une grande famille, ils participent très tôt à des cérémonies religieuses. Durant ces offices, ils découvrent la richesse des sons traditionnels sénégalais. Leur naissance même présage d’un avenir atypique. En effet, ces jumeaux naissent à 22 jours d’intervalle.

La musique de Toure Kunda s’adresse à tous les peuples. Ils chantent en souninké, en pelé, en diola, en créole portugais et bien d’autres langues traditionnelles.

Les amateurs de musique découvrent leur talent en 1979. Leur célébrité atteint une première apogée en France avec le titre et l’album E’mma Africa. Ils accèdent à un plateau de télévision français en 1984. La plus grande réalisation de Toure Kounda est d’avoir ouvert la voie à d’autres talents africains. Leur tournée mondiale encourage les artistes à poursuivre leur rêve et à y croire.

Les Ambassadeurs

Ce groupe exceptionnel rassemble les meilleurs artistes musicaux de diverses formations. Ils mettent en commun leur talent pour offrir des productions de qualité aux mélomanes.

Les précurseurs sont réunis sur demande du lieutenant Moussa Traoré. Ce dernier souhaite se détendre après le coup d’état qu’il a mené. Ces musiciens de tous bords commencent donc à travailler ensemble en 1968. Au début, ils jouaient exclusivement pour les clients du Motel de Bamako. Ils enregistrent ensuite des albums qui deviennent des classiques comme « Mana Mana » ou « Saranfing ». Ils continuent d’accueillir de nouveaux musiciens et s’enrichissent de leur savoir. Ils seront notamment rejoint en 1974 par le musicien et chanteur malien Salif Keita.

Manu Dibango

Cet inimitable saxophoniste fait la grande rencontre de la musique dans la chorale de son église. Manu Dibango découvre le jazz en France lors de ses études au début des années 50. Il s’initie au piano et au saxophone malgré les interdictions de son père. Il fait de la musique son style de vie, même s’il doit se débrouiller sans ressources. En effet, son père lui coupe les vivres à cause de son amour de la musique.

En dépit de ces épreuves, il s’impose comme un saxophoniste de renom en 1967. Il collabore, entre autres, avec Gainsbourg en 80. Il quitte ce monde en 2020 en laissant derrière lui une cohorte de fan qui n’oublieront pas ses sonorités afro-jazz.